Ldn #1
Je réalise avec horreur que je n'ai eu ni le temps ni l'occasion de parler de Londres. De la meilleure semaine de ma vie quand on y accolle le concert des Strokes à mon retour en France. Ca remonte déjà à plus de huit mois.
Je suis allongée sur le carrelage de Waterloo, mes deux valises autour de moi et ça me fait toujours autant rire quand quelqu'un se précipite vers la porte et réalise qu'il y a écrit EMERGENCY EXIT ONLY avant de faire demi tour avec le semblant de dignité qu'il lui reste. Pour dire vrai je ne suis pas vraiment allongée, j'ai plutôt abandonné mon siège pour m'adosser contre le mur/ la vitre et reposer mon dos meurtir. J'ai du mal à penser que ce matin j'étais encore à Athènes et que je suis arrivée jusqu'ici toute seule. En Angleterre, à Londres, le pays du métro fourbe. Episode éprouvant. Plus les heures passent et plus les occasions de porter mes valises se font nombreuses. Et plus je réalise à quel point elles sont outrageusement lourdes. Surtout mon sac qui est le plus gros des ingrats et donc impossible à porter correctement sur plus de dix mètres sans qu'il glisse de l'épaule. On devrait sérieusement distribuer aux gens des petits flyers indiquant la marche à suivre pour survivre dans les transports en commun, avec des bagages, comment descendre à sa station sans se confondre en sorry, tout en essayant de démêler les lanières du sac qui bien évidemment, est posé du côté OPPOSE à la sortie. Ca c'est inévitable, je prédis toujours le mauvais côté, que ce soit avec 50 kilos de vêtements ou un océan de travaillers irrités et donc d'aisselles potentielles à traverser pour atteindre l'autre rive.
Dans le deuxième métro, je suis tombée sur un monsieur très expressif qui faisait noter à ses proches voisins à quel point "this train is HUGE, look at that", il y avait deux lycéens ( en uniformes, défaillance évitée ) plutôt réceptifs qui pointaient les deux extrémités en s'extasiant dans les règles. Il y avait aussi une jeune femme qui n'en avait rien à foutre. Et j'étais au milieu, à me demander de quel côté la porte s'ouvrirait. Sans surprise donc, de l'autre côté. Après avoir gravi le plus haut escalator du monde, je me suis coquettement installée pour quelques quatre heures d'attente à la gare. Je ferais noter, pour les intéressés, que DEUX eurostars sont arrivés depuis que je suis postée près de ma fabuleuse porte EMERGENCY EXIT ONLY et que donc, mon fessier aurait tout à fait raisonnablement pu être à l'heure qu'il est autre part que sur ce sol gelé.
Ok, il est pas si gelé. Mais j'estime avoir été suffisamment assise pour aujourd'hui. Mon estomac fait des bruits infames et tremble comme de l'eau qui bout. Je me demande si c'est la faim ou le petit déjeuner anglais de l'avion. Ce petit déjeuner. J'ai failli pleurer.
Bacon, saucisse, omelette, le tout baignant dans un fond d'huile et arrosé d'un jus d'oranges authentique. Après avoir relu ça, bleu sur blac à carreaux violets Conquerant, il me parait assez clair que la raison de mon erruption digestive n'a rien à voir avec le MANQUE de nourriture.
Parlant typiquement anglais, il y a quatre taxis noirs et rouges garés derrière moi.
Il est 14:46, j'attends Claire pour 16:27. Près de trois heures que j'ai rien vu d'autre que ce Disney Express check-in.