mercredi, mars 11, 2009

I hope no bad people show up

Vous obtiendrez le plus drôle des soap opéras depuis Les Jours de Nos Vies. Le comique de situation se situe dans la période d'adaptation psychologique aux décors.
La Lozère.
Un département aux consonances exotiques qui n'avait jusque là évoqué que des grimaces amusées ou des petits cris de surprise.
C'était là où se tapissait le vide.
Il était évident qu'en m'exilant là bas, dans mon esprit se ferait toute la place pour des études brillantes et un apprentissage approfondi de la guitare. Molière verrait là son plus beau scénario puisque c'est l'absolu contraire qui m'est tombé dessus.
Gratuitement.
Dès le premier jour, ce furent des torrents de larmes, pas vraiment le vide émotionnel, mais au demeurant, pas l'annonce de la meilleure année qui soit.
Des fascinations étranges avaient peuplé les premiers jours de cet étonnant voyage, des posters qui me semblaient inconcevables de voir passées les années de collège, de la musqiue interdite aux plus de 13 ans, des jupes en nylon achetées au marché d'une des villes les plus glauques de la région et toujours l'accablement.

Côté internat, donc, je survivais plus ou moins avec une perfusion de musique et quelques dignes représentantes de la rentrée littéraire que j'avais forçé mon père à acheter le jour du larguage au milieu de la campagne française la plus affolante jamais imaginée par les esprits les plus dérangés.

Côté classe, j'avais l'impression de cumuler choléra, peste et radiations nucléaires tant personne ne semblait avoir remarqué ma présence, "génial, un nouveau Athènes, mais dans une ville beaucoup moins stylée".

Les maths constituaient un oubli dans ma vie, une abstraction, un blanc volontaire et une incapacité volontairement développée en moi face à des chiffres, des flèches, des points et des barres. Cela faisait deux ans que j'avais abandonné toute idée d'accorder une quelconque place à cette matière, j'essayais d'oublier qu'arrivait le badc et que je devrais ingurgiter tout ce que j'avais ignoré pendant ces longs mois de céciété intelectuelle. Vint, inévitablement, la terminale et l'impossibilité d'ignorer plus longtemps qu'il faudrait un jour que je prenne mes cours.
Et le premier devoir approchant, je décidai d'apprendre à allumer ma calculatrice.

Assise en salle d'étude (un lieu où je pensais ne jamais remettre les pieds depuis la 4ème, mais ça fait partie de tout l'attirail de joies qu'apporte un lycée privé), alors que je m'esquintais sur l'exercice le plus facile du programme, surgit Camille et avec elle tout ce qui allait faire des cinq mois suivants la plus grosse blague des dix sept dernières années.

Je suis persuadée, depuis que je suis assez grande pour tenir un crayon et écrire avec autre chose que des lignes de majuscules sur un papier recylcé, que les détails chronologiques ont tendance à altérer la qualité du récit alors je passerai en mode élipse, qui est celui -in my opinion- qui convient le mieux à ce qu'on peut appeller un enchainement de GAGS !

Nous sommes le 11 mars 2009. & bien que la fin de tout ça et moi soyions séparées par quelques trois mois, j'ai dans la tête, un bilan définitif qui me fait penser que j'ai beaucoup appris cette année.