mercredi, décembre 22, 2010

Get buzzed, get drunk, get crunked, get fucked up

Il y a quelques jours, je me suis réveillée, comme tous les matins de la semaine, pour emmener Adam à l'école et comme tous les jours, j'ai allumé mon ordinateur pour regarder si j'avais des mails ou si des choses intéressantes s'étaient passées durant ma nuit.
Ce blog est à l'abandon depuis des années, soyons honnêtes, il est donc rare que je reçoive quoi que ce soit le concernant. Ce matin là, une notification de commentaire (surement spammeuse, j'ai pensé) m'a donné l'occasion de lire la chose la plus méchante qu'on m'ait dit depuis au minimum six mois (ah oui la dernière chose qu'on m'avait dite qui pouvait se mesurer à ça c'était quand je me suis fait virer du centre aéré parce que j'étais trop dans l'individuel et ce genre de conneries de projets pédagogique de mes deux).

En moins de dix lignes, ce mystérieux commentateur m'a dit que j'étais égocentrique, manipulatrice, et surtout, SURTOUT, beauté de la chose, que j'avais encore du chemin à parcourir pour être humainement valable.

On admire ici la beauté de la formule, ces allitérations en -m et en -l, mmmh ça croustille à mes oreilles comme des chips oignon fromage, c'est KRO BO. Signant du doux prénom d'Anonyme, cette personne s'est éclipsé, sur la pointe des pieds, en se frottant les mains et en laissant échapper un petit rire machiavélo-satisfait avant d'aller certainement s'étaler du monoï sur les jambes en mangeant des crabes grillés ou je ne sais quoi à base de noix de coco.

Ah parce que je vous ai pas dit ? Les adresses IP, ça se géolocalise de nos jours, et quand on a autant de visites que moi (c'est à dire deux par semaines, qui sont arrivés là en tapant les paroles des chansons que j'utilise pour mes titres), on a pas besoin de faire des recherches trop poussées pour faire le rapprochement entre un commentaire aussi sympatoche et une île du Pacifique où je ne connais que quatre personne (dont une a 4 ans, l'autre n'a pas d'ordi et pas que ça à foutre de me stalker sur internet et la troisième est mon père).

La quatrième personne ne sera pas citée, ou même décrite parce que je suppute que c'est le fait qu'elle se soit reconnue dans plusieurs notes de ce blog qui l'a poussée à prendre ses petits doigts pour écrire sur son petit clavier que je n'avais aucune valeur humaine et que j'utilisais les gens comme des objets (LOLOLOLOLOL).

Simplement, si un jour on a l'occasion de partager un tajine aux pruneaux entre copines, je ne manquerais pas de lui demander si elle pense que sur la route qui mène à la légitimité humaine, elle estime que je me trouve avant ou après les gens qui trouvent ça KRO KOOL de laisser des messages méchants, injustes et puants sur le blog de quelqu'un qui a pas 20 ans et qui est donc encore entrain de construire sa petite tête et son petit corps et de pas avoir les couilles de signer de son petit nom !

Quant à l'histoire de l'égocentrisme. Euh, par où commencer ? Par le fait que c'est un blog ? Que j'étais une ado de 14 ans quand j'ai écrit la majorité de ces notes donc forcément obsédée par moi ? Que je le suis sans doute encore mais que je t'emmerde un peu quand même ?


Deux jours avant la lecture de ce message, j'avais écrit dans un petit carnet :

Est-ce qu'on peut trouver quelqu'un de plus égocentrique, j'en doute. Mais ça vient surtout de ces pensées violentes qui nous prennent tous un jour, alors qu'on n'a rien demandé "putain, j'existe, je suis, j'ai un corps, le seul fait que je sois capable de formuler ces pensées est un miracle et une chance que je ne pourrai jamais mesurer, jamais comparer à quoi que ce soit de connu" Ce genre d'extase, on l'a tous ressentie, un jour, on a tremblé, on a voulu en parler, on s'est ravisé et on est passé à autre chose.

Je m’arrête là parce que j'ai l'impression que me justifier serait une mauvaise idée, je suis égocentrique, pas narcissique, certainement pas. Mais je le sais, moi, que ce n'est pas une mauvaise chose, que je ne m'adule pas et que les gens sont très loin d’être des jouets. Si je me lançais dans une tentative d'explication que la majorité du temps que je passe en société, je le passe à me dire que je ne vaux rien comparée à ces gens, et que j'espère, j'espère vraiment qu'un jour je saurais comment il faut se comporter ou comment les autres se comportent, si je me lançais la dedans je serais trop imbue de moi même, alors bisous bisous et vive l'Océan Pacifique, l'endroit où tout le monde trouve bonheur et sénérité !